En 2016, 13 Etats ont fait usage du principe de compétence universelle dans 47 affaires dans le monde, indique le rapport sur la compétence universelle Make way for Justice#3, publié par Trial International avec ses partenaires. Pour les auteurs du rapport, c’est un succès sans précédent, car on constate une augmentation de 30% des actions basées sur la compétence universelle par rapport à 2015. Cinq Etats ont notamment ouvert des procédures pour des crimes allégués en Syrie et des enquêtes sont en cours dans trois autres pays. Pour les victimes en Syrie (il y a lieu de rappeler que cinq ans de conflit ont provoqué des centaines de milliers de morts, ndlr), il pourrait s’agir de leur unique chance d’obtenir justice. La compétence universelle s’applique à de nombreux autres cas, au Rwanda, au Népal, au Guatemala ou encore en Irak. Si les Etats s’en donnent les moyens, «les affaires présentées prouvent que la justice peut être mise en œuvre», conclut Philip Grant, directeur de Trial International. En 2016, l’organisation a aidé 407 victimes et formé 162 avocats, journalistes et défenseurs des droits humains. Elle a mené une affaire devant la Grande Chambre de la CrEDH et soumis huit rapports à des organes internationaux; elle suit 36 affaires en cours et compte 120 000 signataires demandant plus de transparence dans les entreprises. On regrette le départ de Giorgio Malinverni, président durant six ans, qui se dit certain cependant que TRIAL gardera le courage nécessaire pour poursuivre les puissants.