Des partis politiques et des groupes d’intérêt tentent d’influencer l’opinion des électeurs en utilisant les mêmes méthodes de traitement automatisé des données personnelles que le commerce électronique: recours au mégadonnées, outils d’analyse, profilage et «microtargeting». Ce constat est dressé par le Préposé fédéral à la protection des données qui, en cette année d’élections fédérales, publie un guide à l’intention des partis, mais aussi des prestataires de service et des réseaux sociaux qui œuvrent en leur faveur (disponible sur le site www.edoeb.admin.ch/edoeb/fr/ à la rubrique «documentation»). Car le traitement de données à des fins politiques est soumis à un niveau de protection plus élevé que celui qui s’applique aux activités commerciales. Les citoyens ne doivent pas être induits en erreur par des indications fausses ou trompeuses concernant les expéditeurs et les sources des messages politiques. Ils ont le droit de savoir s’ils communiquent avec un être humain ou avec une machine («social bots»). Ils ne doivent pas non plus être laissés dans le vague quant au recours éventuel à l’intelligence artificielle, ni quant à l’enrichissement ou à l’exploitation, à des fins politiques, d’informations tirées des médias sociaux («social match»).

Les partis politiques et les groupes d’intérêt endossent la responsabilité d’un maître de fichiers. Il en va de même pour les commerçants de données et les sociétés d’analyse, qui doivent, en plus, assumer les obligations d’un responsable de traitement. Les plateformes sont également priées de se conformer aux règles prévues pour la collecte et le traitement de données, sans omettre de les faire figurer dans leurs conditions générales de vente et d’utilisation, et en désignant, à l’intention des autorités, des personnes de contact disponibles pour fournir des renseignements.