Le titre provocateur de l’ouvrage appelle à la circonspection en raison d’un terme galvaudé, la souveraineté, qui porte les relents du repli sur soi. C’est donc à bon escient que les premiers chapitres sont voués à cette notion et à son objectif dans le domaine du numérique: garantir l’État de droit.

L’auteur, ancien conseiller national, plaide depuis de longues années pour une réglementation sur les nouvelles technologies. L’objectif est loin d’être atteint, puisque la montagne a accouché d’une souris avec ces innovations législatives timorées.

Or, l’Union européenne a récemment tenté d’asseoir sa souveraineté numérique face à ­l’hégémonie des ­GAFAM et des NATU par le biais du Digital Services Act (DSA) et du Digital Markets Act (DMA). Et les États-Unis ont bien saisi que l’extraterritorialité des données leur offrait l’opportunité d’imposer leur droit hors des frontières nationales.

L’avis de plaidoyer: Une analyse fouillée et enrichie de nombreux exemples qui propose d’intéressantes pistes de réflexions pour accompagner le développement technologique et non le subir. Une lecture à recommander à tout juriste vu les impacts transversaux des nouvelles technologies.

Pour une souveraineté numérique
Jean Christophe Schwaab

Lausanne, PPUR, collection Savoir Suisse, 2023
176 pages, 17,50 fr., 978-2-8891-5561-3