La détention préventive viole sur plusieurs points les droits humains et les droits fondamentaux, a constaté dans une étude le Centre suisse des droits humains (CSDH). Dans de nombreux établissements, les détenus passent jusqu’à 

23 heures par jour dans leur cellule. Une telle pratique n’est, à l’exception de cas particuliers, pas conforme au droit au regard de l’objectif poursuivi par la détention préventive et du principe de la présomption d’innocence. De plus, dans certains cantons, les autorités peuvent imposer une interdiction générale des communications téléphoniques, des temps de visite réduits ou la séparation systématique, par une vitre, des personnes en visite (même d’enfants mineurs). D’autres cantons connaissent des régimes autrement plus souples, qui ont fait leurs preuves d’un point de vue pratique. Par ailleurs, en raison de leur petite taille, la plupart des établissements de détention préventive ne sont pas du tout en mesure d’assurer une organisation raisonnable du temps libre des personnes détenues. Dans les établissements de plus grande taille, les infrastructures apparaissent en outre souvent déficientes. Concernant le travail derrière les barreaux, les privilèges accordés à ceux qui purgent une peine privative de liberté par rapport aux détenus en préventive, apparaissent peu appropriés et difficilement conformes au droit, du moins en cas d’emprisonnement de longue durée. En matière de soins médicaux, plusieurs réglementations sont problématiques, analyse encore le CSDH, notamment l’interdiction de bénéficier d’un médecin de son choix ainsi que la garantie d’un traitement spécialisé ou dentaire uniquement en cas d’urgence.