L’association Lire L!ve offre à un jeune une forme inédite de prestation personnelle prononcée par un juge des mineurs, qui peut, selon l’art. 23 II du droit pénal des mineurs, aussi consister en des cours ou d’autres activités analogues. Ce sont des rencontres entre un adulte bénévole et un mineur dans une bibliothèque, permettant de favoriser la prise de conscience et l’aider à trouver les repères qui lui ont fait défaut par le passé. Depuis la fondation de l’association en 2010, 93 mineurs de 10 à 18 ans lui ont été confiés par les juges. Ils ont passé quelque 694 heures en bibliothèque grâce à l’intervention de 143 bénévoles au total. Actuellement, huit à neuf dossiers sont confiés par les juges des cantons de Fribourg et du Valais; Genève a manifesté son intérêt et l’expérience pourrait être étendue en milieu de détention. Le canton de Vaud est plus timide. Pour son président, François Delessert, «la réussite est liée à la bonne intuition du juge ou de l’éducateur s’agissant des profils de mineurs pouvant en tirer profit». Les bénévoles doivent avoir un bon contact avec les jeunes et un casier judiciaire vierge. Ce sont souvent des enseignants. «Le taux de récidive est proche de zéro chez les jeunes qui ont profité de l’accueil en bibliothèque. Ils se sentent accueillis par ces personnes situées hors du réseau habituel de suivi des délinquants, qui œuvrent comme tuteurs de résilience en leur donnant l’occasion de tourner la page et de se projeter dans leur avenir», poursuit le président. Le but n’est pas forcément d’aborder le délit, mais il peut être l’occasion d’orienter un choix de lectures. Au terme de l’expérience, l’adulte et le jeune rédigent un rapport à l’intention du juge pour faire le bilan et suggérer des améliorations possibles. Voir aussi sur www.lire-live.ch.