Depuis novembre  2020, dans les centres de détention préventive zurichois, il est possible « de faire par vidéo les interrogatoires, mais aussi les rendez-vous d’avocat ainsi que les réunions de plus de 30 minutes ». Responsable du Service juridique desdits centres, Caroline Beyeler indique que les avocats, le tribunal et le Ministère public ont, pour cela, accès à des salles de vidéoconférence. Une offre qui est utilisée, « jusqu’à plusieurs fois par semaine », précise-t-elle, avant de relever qu’une deuxième salle de vidéoconférence est en cours d’installation dans l’un des centres.

Avocate à Zurich, Magda Zihlmann voit cette possibilité comme un complément plutôt que comme un substitut aux visites personnelles. Elle rappelle qu’il existe une certaine méfiance, notamment au début de la relation avec un client. En cas de difficultés de communication ou pour discuter de questions sensibles, une visite en personne est, selon elle, indispensable. Même son de cloche du côté de Valentin Landmann. Cet avocat pénal estime que, « même si cette possibilité est intéressante, elle permet difficilement de créer un climat de confiance avec le client, qui est parfois convaincu que la conversation est enregistrée. Il ne peut alors pas me parler librement. » Egalement avocat pénal, Konrad Jeder est tout aussi sceptique : « Je le ferais tout en supposant que l’« ennemi » écoute. La conversation devrait alors se limiter à des questions d’organisation. »