Les statistiques de la Commission fédérale contre le racisme (CFR) le confirment. Les délits de discrimination raciale concernent toujours plus souvent des communications électroniques (43 en 2015, alors qu’on en comptait moins de dix jusqu’en 2005). Ces délits sont aussi plus faciles à prouver, ce qui explique que, dans 42 cas, une sentence de culpabilité ait été prononcée contre un seul acquittement. La grande majorité – une trentaine pour l’année 2015 – concerne des commentaires, des photos ou des contributions postées sur Facebook; les commentaires figurant sur des plateformes internet, des blogs ou des tweets sont plus rarement concernés (moins d’une dizaine pour cette même année). La majorité visaient les juifs; l’islam, les Syriens, les Erythréens et les Noirs étaient aussi attaqués. 

Dans le N° 38 de sa revue TANGRAM, la CFR déplore, par ailleurs, que les lacunes constatées en 2010, s’agissant de l’accès à la justice suisse, n’aient pas été comblées malgré les recommandations émises alors. Les possibilités de faire valoir une discrimination dans le domaine du logement ou du travail sont faibles. En outre,  les organes de médiation cantonaux mériteraient plus de ressources, de soutien politique et de visibilité pour assurer un service de qualité. Aujourd’hui, les démarches de médiation et de conciliation sont encore trop souvent méconnues, alors qu’elles s’adressent à chacun.