La Rroma Foundation, une fondation privée établie à Zoug et financée par le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, a chargé le Centre suisse de compétence pour les droits humains (CSDH) de rédiger un avis de droit sur la possibilité, pour les Roms sédentaires, d’être reconnus comme minorité. Quelque 80 000 à 100 000 Roms vivraient en Suisse, une grande partie ayant le passeport helvétique. Actuellement, seule la communauté juive et les gens du voyage se sont vu reconnaître le statut de minorité nationale au sens de la Convention-cadre du Conseil de l’Europe. La reconnaissance du romanès comme langue non liée à un territoire ou l’adoption, dans les systèmes éducatifs, de mesures de sensibilisation à l’histoire et à la culture des Roms ainsi qu’aux injustices dont ils sont victimes pourraient s’ensuivre. En outre, les Roms suisses pourraient être mieux représentés dans les organes politiques et systématiquement consultés sur les objets qui les concernent. Selon les auteurs, une demande formelle de reconnaissance aurait de bonnes chances d’aboutir si les Roms parviennent à prouver qu’ils remplissent les critères figurant dans la déclaration interprétative de la Suisse.