Les tasers ont été utilisés 36 fois en 2014 par la police suisse, soit le double des cas recensés en 2011. Le recours à des armes à feu a, en revanche, reculé, avec 11 utilisations l’an dernier, contre 25 en 2011.

Pour Roland Stämpfli, responsable du Bureau de technique policière, l’usage accru du taser s’explique de plusieurs manières. Tout d’abord, presque tous les corps de police en sont équipés, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. De plus, le pistolet à électrochocs «est un moyen utile pour le processus de désescalade». Sans parler du risque réduit de blessures de part et d’autre.

A Amnesty International, Denise Graf souligne une amélioration dans l’usage des tasers. La police s’en sert souvent pour exercer une menace, sans tirer. En 2014, on compte 22 tirs sur les 36 cas de recours au taser. «Malgré ces chiffres bas, Amnesty International craint une banalisation à moyen terme d’une arme pouvant être mortelle», poursuit Denise Graf. Qui fait part de ses doutes concernant une utilisation contre des personnes malades psychiquement ou sous l’emprise de drogues, de médicaments ou d’alcool.

Depuis 2010, on assiste aussi à une diminution du recours aux armes à feu, qui ont été dégainées 11 fois en 2014, contre 25 en 2011 et 31 en 2010. C’est la conséquence logique du recours accru aux tasers, mais d’autres raisons expliquent ce recul, selon Vladimir Novotny, secrétaire général de la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (Ccpcs). La police est mieux formée aux techniques de désescalade, à la communication et à l’autodéfense. Elle recourt plus souvent à des «moyens plus doux», poursuit le secrétaire général, tels les sprays au poivre, les matraques et les mesures tactiques.