Joe Biden a attendu quelques mois avant de révoquer les sanctions prises par son prédécesseur contre la Cour pénale internationale (ci-après: CPI). Le président des Etats-Unis a ainsi abrogé, en date du 3 avril 2021, le décret signé par son prédécesseur visant à sanctionner la procureure de la Cour, Fatou Bensouda et un autre responsable, Phakiso Mochochoko. Il n’en demeure pas moins que les Etats-Unis maintiennent la pression sur la Cour en ne manquant pas de préciser qu’ils s’opposaient aux démarches de la CPI sur les dossiers afghan et israélo-palestinien. L’approche de Biden ne saurait être considérée comme un revirement révolutionnaire. Les distances entre les Etats-Unis et la CPI ne datent pas d’hier. Faute d’avoir ratifié le Statut de Rome, conclu en 1998, les Etats-Unis considèrent que leurs citoyens ne sont pas soumis à la juridiction de la Cour. Un relatif retour au calme prendra sans doute place à la suite de la demande de sursis à enquêter adressée par l’Afghanistan et l’arrivée d’un nouveau procureur à la CPI. Le Bureau du procureur de la CPI et une délégation de représentants afghans (dont le Ministre des affaires étrangères) se sont rencontrés début mai pour faire le point.